Si la consommation d’alcool a globalement diminué en France depuis les années 70, 4 français sur 10 ont alcoolisation ponctuelle importante au cours d’une année. Les lendemains de soirée arrosée sont donc difficiles pour bon nombre.

La gueule de bois suscite de nombreuses interrogations, et les informations qui circulent sur elle sont souvent inexactes. La méconnaissance sur le sujet, ainsi que sur celui de l’élimination de l’alcool par le corps et de l’alcoolémie, entretiennent une grande confusion.

On démêle le vrai du faux sur 7 idées reçues.

 

• En dansant, on diminue l’ivresse et la gueule de bois par la transpiration – VRAI & FAUX

Le foie élimine environ 90% de l’alcool présent dans l’organisme. Les 10% restants sont métabolisés par les reins, la transpiration et les poumons via l’air expiré.

Pour se dégriser, toute activité physique aura donc un effet très limité.  Il faut avant tout attendre que le foie puisse faire son travail, sachant qu’il ne peut éliminer environ que 0,15 gramme par heure (soit un verre à l’heure)…

Mais bien que l’activité physique n’agisse pas sur le taux d’alcoolémie, elle active la circulation du sang et accélère l’élimination des toxines par la transpiration.

 

• La cause d’une gueule de bois est la déshydratation – FAUX

Les récentes études scientifiques ont montré qu’il s’agit avant tout d’une réaction du corps à la toxicité de l’alcool.

La gueule de bois est une intoxication alcoolique. Le corps réagit à ce qu’il identifie comme un empoisonnement.

Même si l’alcool est diurétique (un litre d’eau perdu pour quatre verres d’alcool), le phénomène de déshydratation n’est pas la cause majeure d’une gueule de bois.

 

• Le café dégrise et évite la gueule de bois – FAUX

Un café ne dégrise personne. Il atténue la fatigue et donne l’impression d’être plus éveillé, grâce à la caféine.

Mais la caféine n’agit ni sur l’alcoolémie ni sur les effets de l’alcool. Elle hypothèque fortement la capacité à conduire un véhicule. La caféine ne permet pas de rétablir l’ensemble des facultés nécessaires à la conduite.

Il est donc important de tordre le cou à cette astuce inefficace et dangereuse : au mieux elle accentue le mal être d’une gueule de bois, au pire vous risquez d’être en infraction voire, d’être responsable d’un accident.

 

• On n’est pas tous égaux devant la gueule de bois et l’alcool –  VRAI

Si 23% des personnes ne souffriront jamais de la gueule de bois grâce à leur capital génétique, d’autres moins chanceux  déchanteront après avoir consommé 2 verres d’alcool. La gueule de bois apparaît  généralement après une consommation de cinq verres.

Les symptômes d’une gueule de bois sont associés au taux d’alcoolémie qui dépend essentiellement de trois facteurs : le temps, le sexe et le poids.

Ces symptômes (maux tête, nausée, …difficultés de concentration) varient d’une personne à une autre. À consommation égale, les femmes supportent moins bien l’alcool que les hommes. Question de métabolisme.

A quantité consommée égale, une femme en ressentira davantage les effets et elle aura un taux d’alcool dans le sang plus élevé. L’alcool se répand plus facilement dans les muscles que dans les tissus adipeux (graisse).

Il existe un autre facteur déterminant : l’âge. En vieillissant, la masse adipeuse augmente alors que la masse musculaire diminue et, certains organes (le foie et les reins) fonctionnent moins bien.

Ce n’est pas tout. La prise de médicaments est plus fréquente. Or, certains médicaments peuvent ralentir l’élimination de l’alcool.

 

• La bière enivre moins que les autres alcools et donne moins la gueule de bois – FAUX

Un verre de bière (une pression servie dans un bar) contient autant d’alcool qu’un verre de vin ou une flûte de champagne.

Ils contiennent tous environ 10 grammes d’éthanol en dose standard. En gros, 10 grammes d’éthanol représentent 10 cl de vin à 12%vol., 25 cl de bière à 5%vol ou 4 cl de whisky à 40%vol lorsque ces verres sont servis au comptoir d’un bar.

Cependant, la quantité d’éthanol sera différente en fonction de la taille du verre, de la quantité servie (chez soi ou chez des amis, la quantité diffère souvent à celle servie dans un bar) et le type d’alcool. Par exemple, un mojito en contient 19 gr !

 

• Je risque d’avoir un lendemain plus difficile en buvant du whisky que de la vodka – VRAI

La faute aux congénères qui sont plus présents dans les alcools sombres (whisky, cognac, rhum) que les alcools clairs (vodka, gin). Il est donc préférable de boire un spiritueux clair que de boire un spiritueux foncé.

 

• La conduite est possible le lendemain d’une soirée arrosée – FAUX

Les symptômes d’une gueule de bois se manifestent lorsque le taux d’alcool dans le sang est bas, proche de zéro.

Si légalement, la conduite d’un véhicule semble possible, elle n’est pas sans risques car les facultés sont fortement affaiblies.

Le manque de concentration, l’hypersensibilité au son et à lumière, la fatigue sont des facteurs qui ne permettent pas de conduire.

N’étant pas en pleine possession de ses moyens, le temps de réaction est fortement amputé. Inutile de prendre des risques en prenant le volant, trouvez un conducteur pour aller travailler ou restez couché.

 

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